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Faire revivre un piano : transformation incroyable grâce à une restauration
Sommaire
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- LE CLOS DES LUNES
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Quelques images et explications de la restauration réalisée par Barbara dans l’atelier de Pianos Parisot :
- La première étape : La commande des pièces neuves.
- La seconde étape : la mise à nue.
- Troisième étape : L’étude et les calculs
- Quatrième étape : Remontage de la structure.
- Cinquième étape : Les étouffoirs.
- Sixième étape : Changement des pièces.
- Septième étape : Pré-réglages et réglages.
- Huitième étape : Harmonisation.
LE CLOS DES LUNES
Le Clos des lunes est un Steinway à queue, modèle D274 qui a été restauré par Pianos Parisot en 2020. Premier gros projet de restauration solo de Barbara, technicienne piano depuis 5 ans alors. Le piano a été récupéré à la Halle aux Grains de Toulouse après 30 ans de loyaux services. A la suite de la vente d’un nouveau piano à la ville de Toulouse, Pianos Parisot rachète l’ancien instrument de musique.
Témoignages :
Monsieur Olivier Bernard, propriétaire du chai Bordelais le domaine de chevalier, nouveau propriétaire du Steinway :
“C’est une vieille histoire entre le Domaine de Chevalier et l’instrument qu’est le piano car l’ancien propriétaire des lieux, arrivé ici en 1948, avait étudié au conservatoire de Paris.
Quand je suis arrivé ici en 1983, j’ai connu ce piano… qui a charmé beaucoup de visiteurs ! Le vin du Domaine de Chevalier en a toujours été marqué et quand l’ancien propriétaire est parti, le piano est parti avec lui. J’ai toujours rêvé d’en retrouver un; un grand piano parce qu’il fallait un grand piano pour le Domaine de Chevalier et c’est là que notre histoire commence chère Barbara ! […] C’est quand même une belle histoire d’amour cette affaire, puisque c’est Fahrrad (le pianiste du domaine) qui m’a amené à Parisot via monsieur Tadashi Arrah, (technicien japonais chez Steinway and Sons) un ami commun de Paris. Et puis c’est à la découverte de ce piano qui venait juste de rentrer chez vous qui était dans un état pas terrible d’extérieur; mais moi ce qui m’importait c’est l’interieur; et c’est pour ca que j’ai amené Fahrrad à Toulouse pour venir le tester. Farrah m’a dit en quelques minutes “celui-là, il ne faut pas le laisser passer”. C’est vrai qu’à l’extérieur il avait pris des bugnes. Il a été dans un endroit professionnel à Toulouse pendant 35 ans , il a été très souvent joué, il a vécu avec des gens extraordinaires qui ont joué sur ce piano ! Ce piano a une histoire incroyable et donc, de lui redonner cette deuxième vie, cette renaissance…. Le fond de ce piano est là et il n‘a pas bougé. Les doigts habiles de barbara ont travaillé pendant des centaines d’heures au remontage de ce piano, un travail énorme a été fait dans la partie technique. Le fond du piano n’a pas bougé. Et c’est ça qui est important dans un Steinway de 1982. On a mis une bouteille de côté de son année de naissance pour l’occasion puisqu’il est de mars 82. Une belle année pour Bordeaux !” […]
Ce piano s’appelle le clos des lunes parce que c’est l’histoire d’un vin blanc que l’on a crée avec mes enfants en 2011. C’est un vin blanc sec et les vins blancs sont sont des vins froid, et la lune c’est froid aussi. Dans la nuit, c’est un astre plutôt frais. Et ce bleu nuit avec ces lettres “le clos des lunes”, et cette gravure de lune. Ils racontent toute une histoire qui est la foi sur l’émotion aussi. Derrière la lune c’est la rêverie. Et puis il y a une lune sur chacun d’entre nous chaque soir de notre vie c’est quand même quelque chose d’assez formidable.
Un grand piano c’est comme un grand terroir et puis après il y a l’homme qui va travailler le terroir, comme l’homme qui va travailler le piano.”
Eric et Sandrine marthe de 2A finition, l’entreprise qui s’est occupé du Vernissage du piano :
Eric : “Le piano était en pièces détachées. On a l’habitude de réparer des pianos, mais celui-là, il est arrivé dans un état… La première fois que je l’ai vu, il m’a été présenté dans l’atelier des Pianos Parisot. Mais quand il est arrivé dans notre atelier, c’est Sandrine qui l’a récupéré.”
Sandrine : “Effectivement ce piano c’est une exception, un numéro 1 puisqu’on n’avait jamais réparé un piano aussi grand. C’était une première ! Et puis l’état… il était très abîmé. La particularité avec cet instrument, c’était de mettre les lettres incrustées “LE CLOS DES LUNES” dans le vernis. Nous ne l’avions jamais fait, c’est vraiment une première du début à la fin ! C’est le seul et unique Steinway D Bleu “Clos des Lunes” ! Olivier Bernard (l’heureux propriétaire du piano restauré) a fait l’aller retour Bordeaux-Albi pour qu’on mette au point la couleur. On a aussi refait le cadre, repeint le cadre et il fallait accorder tout ça, se mettre d’accord sur la peinture… La couleur est assez particulière puisque le piano dans l’atelier paraissait noir.. mais il ne l’est pas !”
Farrhad, le pianiste du clos des lunes :
“je l’adore ce piano, je ne cache pas mes sentiments envers cet instrument. Je suis passée avec Mr Olivier Berard chez Pianos Parisot à Toulouse. J’ai pu imaginer ce piano au Domaine de Chevalier, et après le travail fourni par Pianos Parisot, il était devenu le potentiel imaginé.”
Vous pouvez retrouver toute l’interview ici
Quelques images et explications de la restauration réalisée par Barbara dans l’atelier de Pianos Parisot :
“La restitution d’un piano restauré, c’est comme la note de fin d’une partition de musique. C’est la fin d’une aventure extraordinaire pour l’artisan et le début d’une nouvelle pour le propriétaire.”
Barbara, Pianos Parisot
L’orsqu’Olivier Bernard a souhaité que le piano Steinway D274 devienne l’instrument de son chais somptueux “le domaine de chevalier”; les parties mécanique, harmonique, structurelle et esthétique étaient à revoir entièrement. Les mots d’ordre ont donc été annoncés: on enlève tout, on recalcule, et on recommence.
Le souhait du propriétaire : garder le timbre et la profondeur de l’instrument en lui redonnant une fraîcheur visuelle avec la couleur bleu nuit en y ajoutant l’incrustation du nom de l’un de ses vins en couleur d’or.
C’est avec l’entreprise 2A FINITION sur Albi que nous avons travaillé le visuel du piano.
La première étape : La commande des pièces neuves.
Lorsque nous avons récupéré le piano, il était très fatigué mais présentait un potentiel énorme.
C’est de ce constat qu’est né ce projet de restauration.
La restauration exige la remise en état d’un instrument avec les mêmes matériaux utilisés lors de sa création (même provenance, même alliage)…
En tant que concessionnaire officiel Steinway & Sons, il nous a été possible de commander toutes les pièces neuves auprès de la marque d’exception (les étouffoirs, les chevalets de mécanique, les marteaux, les feutres…).
La seconde étape : la mise à nue.
Il faut beaucoup d’huile de coude pour dénuder un piano. Nous nous sommes attelés à dissocier les parties de la structure harmonique en enlevant les vieux étouffoirs, les cordes et les chevilles du piano, le cadre… On vous l’a dit, l’idée du projet c’est de faire place nette.
Un cadre de Steinway & Sons modèle D pèse environ 500 kilos.. attention aux pieds!
Une fois nue, la structure du piano a été expédiée sur Albi pour les travaux de décapage, laquage, dorure etc…
L’accès à la table d’harmonie et au meuble intégrée total, Sandrine et Eric ont retroussé leurs manches pour faire place à leur magie. La table d’harmonie a été décapée et revernie; le cadre redoré et le meuble du piano ajusté aux goûts du client…
C’est de 160 heures dont ils ont eues besoin.
Troisième étape : L’étude et les calculs
C’est à Pianos Parisot d’attaquer le remontage de la structure harmonique par… des calculs !
Le plan de corde est étudié, la hauteur du cadre par rapport à la table d’harmonie l’est aussi, les calculs de tension,le diamètre de cheville… Cette étape préliminaire est primordiale. Rien n’est laissé au hasard, tout est minutieusement vérifié.
Quatrième étape : Remontage de la structure.
C’est le moment de remplacer les anciens feutres par les nouveaux, les vieilles chevilles par les nouvelles, les nouvelles cordes brillantes et puissantes.
Place au rechevillage et au réencordage! Les chevilles sont les bouts de métal situés sous votre pupitre. Les cordes y sont accrochées et tendues par la suite. Quand le piano subit un changement de cordes; les chevilles vissées dans le sommier sont systématiquement remplacées afin de garantir une tenue d’accord exceptionnelle. C’est la fermeté du bois du sommier qui tiendra les chevilles et les cordes en tension tout au long de la vie du piano. Environ 220 chevilles, 220 cordes… C’est parti!
Une fois toute la structure harmonique installée (la table d’harmonie, les chevilles, les cordes et les feutres) le piano est accordé une dizaine de fois pour stabiliser la tension des cordes.
Comment accorder sans que la mécanique (touche, étouffoirs, chevalet, levier de répétition…) soit remise ? schéma de mecanique sur internet
Par la technique de pinçage: premier accord du piano sans les marteaux, en pinçant les cordes comme une guitare !
Explication ? Le timbre sera différent, mais ce qui nous intéresse à cette étape, c’est simplement la justesse (fréquence).
Cinquième étape : Les étouffoirs.
Les étouffoirs sont les feutres que vous voyez sur les cordes. Ils permettent d’arrêter le son du piano et de jouer avec une longueur de son contrôlée. Sans les étouffoirs, vous auriez l’impression de jouer dans une cathédrale toute la journée a en devenir zinzin! L’étouffoir, c’est la pièce la plus délicate de tout le piano. Il est composé d’un feutre aérien qui s’imprègne des marques des cordes. Si vous avez le malheur de taper dans l’étouffoir par mégarde, le feutre peut s’arracher, et les cordes se déporter sur la marque de corde du feutre. Et quelles difficultés à tout remettre comme avant! Les étouffoirs, c’est à toucher avec les yeux.
Sixième étape : Changement des pièces.
Le clavier, la lyre et la mécanique sont composés de cuirs, d’ivoire, de feutres, de bois, de laine, d’alliage de métaux… Les pièces commandées sont mises en place, les feutres sont changés et collés, les ivoires sont blanchis et nettoyés, les touches sont désincrustées (dans le milieu on appelle ça le gras du pianiste)…
Évidemment, les nouveaux marteaux prennent leur place!
Septième étape : Pré-réglages et réglages.
Ici commence la spatialisation des pièces et leurs réglages. Une fois tous les éléments neufs sur la mécanique et le clavier, il faut adapter les anciens réglages aux nouvelles pièces. Tout est fait 88 fois, tout prend minutieusement sa place. Vous devez ressentir les mêmes sensations agréables sur toutes les touches, la est le savoir-faire du technicien piano. Ce travail global de pré réglages et réglages est réalisé en plusieurs fois, dit aussi “en plusieurs passes”. En dégrossi, on adapte, on peaufine cette vingtaine de réglages…
Huitième étape : Harmonisation.
Celui que vous attendez tous, voici le mystérieux, l’incompréhensible mais toujours attendu “harmonisation”. L’harmonisation, c’est le fait de travailler le timbre d’un instrument avec comme but une couleur, une projection… et de façon homogène. Beaucoup pensent qu’elle commence au travail des marteaux mais c’est faux. Vous travaillez l’harmonisation depuis le début de cet article: la qualité de la structure harmonique, la qualité des matériaux, les réglages, le poids des touches, l’homogénéité des réglages etc… Je vous garantie que si vous faites cela dans le sens inverse, c’est-à-dire travailler les marteaux en obtenant un timbre qui vous plait, puis la spatialisation des pièces et le réglages, vous ne reconnaîtrez pas l’instrument que vous avez sous les doigts!
Nous en sommes donc à l’harmonisation qui elle aussi va être structurée en plusieurs étapes pour les geeks de la technique : la pré-harmonisation, le ponçage, l’écoute, la mise au corde, l’accord, le piquage… Et ainsi le serpent se mord la queue jusqu’à ce qu’il obtienne satisfaction.
Fin de l’opération : 340 heures de travail minutieux.
Puis la joie d’avoir fini.
Et la joie de l’écouter sur place.